The Project Gutenberg EBook of Pensées sans langage, by Francis Picabia This eBook is for the use of anyone anywhere in the United States and most other parts of the world at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.org. If you are not located in the United States, you'll have to check the laws of the country where you are located before using this ebook. Title: Pensées sans langage Author: Francis Picabia Release Date: April 1, 2018 [EBook #56892] Language: French Character set encoding: UTF-8 *** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK PENSÉES SANS LANGAGE *** Produced by Laura Natal Rodrigues & Marc D'Hooghe at Free Literature (Images generously made available by the International Dada Archive.) PENSÉES SANS LANGAGE POÈME PAR FRANCIS PICABIA Précédé d'une préface PAR UDNIE PARIS EUGÈNE FIGUIÈRE, ÉDITEUR 3, PLACE DE L'ODÉON, 3 1919 Chers amis Gabriele Buffet Ribemont Dessaigne, Marcel Duchamp, Tristan Tzara, je vous dédie ce poème en raison de notre sympathie élective. Francis Picabia. PRÉFACE _Un courant condensateur désaimante l'étincelle, tandis que l'atmosphère raréfié à l'extrême, sépare les fonds gazeux par une électricité de parafine. Le socle négatif de la machine prend naissance dans une grosse boule, hypothèse d'intérêts de petite taille dans un parc spécial. Les pierres précieuses ont la même dimension accidentellement et en dessous. Pour éviter l'indicateur disponible, la bobine de verre aura la forme de pénétration sur la plaque visuelle d'un tube fugitif ou sur une solution simultanément neuve, munie d'un vide égal à la somme des énergies hors d'usage._ _Ce livre est la radiographie des rayons montrant le mieux la netteté voilée des substances qu'exige l'aiguille fermée._ Udnie. PENSÉES SANS LANGAGE la tête sur mon épaule comme réponse à ma pensée et devant moi une figure imaginaire rappelle mes flottants souvenirs végétation jolie d'impatience fiancée conversation d'amour qui n'est pas un service militaire je vois déjà la petite croix garnie d'un ruban fumant une cigarette au-dessus des démolitions j'ai trouvé la poule malade laisse-moi t'embrasser câliner en massages le secret de la vertu joie naïve de bonheur regardant la fidélité qui aime les vœux de chasteté en fils de madone bordel de soir usé je m'en vais tout bas gracieusement comme du velours noir mon amoureuse d'osier dans la chambre mariée chantonne sur ma poitrine le printemps est aux aguets dans ma chair comme moi il cherche une langue de chatte cérémonie de cul pour voir l'horloge de soie dans une lettre d'ambassadeur grosse bête déshabillée l'amour mange les petits costumes des jeunes filles avec une baguette habillée en chansonnette le génie admirateur des promesses fait honneur aux songes chapelet yeux bleux de profil le bon goût devrait être le contraire de l'ennui il est prétentieux et chatouilleux comme un des sept psaumes de la pénitence postiche mémoire dans la librairie du théâtre animé des insolences d'une réputation théorie un joli garçon laisse une odeur de cheveux noirs hippodromes anévrisme Kohol il y a beaucoup de coloniaux jolis garçons air de violoncelle crêpe de chine sous les jupes son œil prépare la limite parfum il fredonne le hasard dans le corridor dramatique boire une tasse de thé comme une femme facile je ne veux pas de cette aventure dans l'atmosphère fade dont chaque signe saisit mes mains avec une odeur vague de gens du monde le potin est une sérénade en chambre dans l'espoir de tenir compagnie à la vie d'ennui remarques auxquelles il ne faut pas prêter la moindre [intention mélancolique cimetière anglais dont la plupart des habitants ont une fausse position au cinquième acte toutes les oreilles sont surnaturelles mon valet de chambre est le paratonnerre des bonnes nouvelles mourir de faim sera toujours une source de regrets si vous raisonnez par-dessus toute la probité le pain et le sel ont un costume vraiment pittoresque mais je ne veux pas vous ennuyer en vous le décrivant aider ses amis comme vous l'entendez pourrait brûler la cervelle d'un fou mais vous pourriez obliger davantage si vous n'aviez pas le même calibre le juge questionnait hostile elle se mit à sangloter charges graves de complicité au dessert les verreries pâles s'imposent à l'admiration en reflets discrets du Nord au Midi fascination profonde des raffinés du génie lieutenant du passé espagnol qui a perdu ses sens vous voulez une passion au-dessus de tout le monde mieux vaut l'abbé almanach et borgne car cela revient au même maladie douloureuse du progrès social les régions européennes ont un caractère militariste poésie anglaise des problèmes de calcul fée anti-militariste nuisible du progrès moral la nappe est mise toute le journée chez moi affection de vivre avec subtilité les rues sont vides au Champ de Mars je suis seul la cigarette aux lèvres tristesse incurable de fers rougis concours de tombeaux étalés qui descendent d'un navire de collection comme toujours une femme falaise a un coup de bec sournois coupé en deux et l'écume des vagues a une odeur de poisson fumé des curieux malpropres dans la nuit sommeillaient avec un mouvement d'eau-de-vie enfant mort dans la chambre fausse gentille et amusante pour la première fois elle est enceinte isolée dans le dortoir des humiliantes situations ma famille rit sur la yole avec des yeux spirituels vapeurs symbole d'album dans un corps champêtre enlacé dans la campagne impénétrable comme l'obscurité monsieur le curé de la grossesse l'écho chrétien est une excavation dans la neige jusqu'au poitrail géant goudronné par le mystère penché l'homme cerveau introduisit dans la vie ce que Dieu n'a pu faire l'intelligence Dieu inventa les maladies l'homme les médecins Dieu inventa la reproduction l'homme l'amour le ciel est froid sur le bûcher public connaissez-vous l'amour l'amour c'est moi si vous voulez et toutes les femmes ont une ancienne image et un nouveau chagrin écho de la torture abrité de gravité lentement sous la table la ficelle du docile amant s'assied dans un lit côte à côte avec moi rien que nous deux fait sourire les femmes une caresse me ramène la voir ses mains battent comme un cœur sur l'idole grasse aux yeux luisants scène tourbillonnante comme décor de la limaille d'or javanais un coquillage mince entre les cuisses danse la marche dans ce corps croquis la peau poésie accaparée sourit comme un jeune homme qui vient d'être présenté et discret comme un étalage pauvre vous connaissez le sublime d'une passion bouffie deux découpures dans le fard des divagations d'automate cauchemar cosmopolite la curiosité s'exaspère dans une haine d'infinie candeur le charme de l'aube tyrannique voudrait des enfants violeurs d'ennuis magnétiquement le lit coiffé de soie réduit la légende gigantesque du fumeur d'opium vingt quatre heures à Versailles saturées d'ennuis flânerie vicieuse d'un homme faubourg parisien gardez-moi de la curiosité et encore d'autres vices du chapelet à travers le monde qui semble endimanché au contact des vies distinguées mes compatriotes voyages exténuants dans l'atmosphère des muscles ménagerie civilisation je reconnais la sensation de mon trac extravasé les œillades braquées sur moi nationalistes du théâtre maillot haleine lourde et ridée en forme de gare toute la société inconsciemment a la hantise du cadavre mon mal petite idole devrait me guérir d'une descente de police nature qui déforme mon rêve caprice la pointe du printemps ouvrier a l'obligation d'ouvrir les persiennes du Soleil galopades de vaches et valets de ferme moissonneurs avant l'hiver d'un beau soir bousculant les coquelicots d'un songe aucun mystère femme antichambre tu empestes la plaisanterie dans le sommeil des persiennes closes égratignées d'un regard voyou toujours insaisissables comme les dollars les regards de l'amour suprême vertigineux et sveltes s'enveloppent de luxe car l'épreuve des beaux morceaux peut se vautrer au musée de la lune parfaite des champs de batailles toute morale devrait mourir sous un climat renouvelé d'atmosphère parasols couchants des terrasses sans scrupules mâcheurs de fleurs de l'extase androgyne stupeur qui ricane dans le clair-obscur des esprits priez les objets oubliés vous verrez enfin la peinture cloisonnée des étoiles candides dans la cellule du hasard parfum haillon de grand homme portant sur l'épaule son dîner trompeur récolté entre les murailles d'ardoises de mon enfance rachitique le jour est pétrifié dans mon cœur en tête-à-tête avec mon passé l'ennui a des nuances jaunes je le regarde comme s'il devait mourir connaissez-vous le nez au vent au bord du trottoir comme de l'eau sale visage de satyre sous l'air frais du matin de luxe et le plaisir a un gibier de rendez-vous spectres derrière une vitre déconcertante l'espace de l'eau charmant l'ouvrage garniture de jupon les contrées lointaines sentent la réalité bleu exagéré de lumière immobile vague sourire mal marié des espèces en face de Dieu les roses mystérieuses sorte de pèlerinage sur un petit cheval blanc démangeaison de la confession sur la mer amas navré venant au trot frôlé le long de la route relique aux aurores de la boulangère aujourd'hui et depuis longtemps les ruisseaux ressemblent à des petites femmes une joie de vivre rêvant tout haut ça ne signifie rien pour regarder ailleurs religions égoïstes de l'humanité mon visage ressemble aux ruisseaux mais personne ne viendra almanach secret des grandes aventures dans l'escalier je ne vois rien mes amis savent tout feuilles publiques des potins fabricants de génies et d'imbéciles opération de toilette monstres assis dans des fauteuils illimités avec des yeux une bouche un nez sous le fumier aux mouches les petites fleurs à la surface des marécages machinalement respirées dans leurs nudités de lumière éblouissent l'enthousiasme de la luxure bibelot de haute banque en manteaux de soir malade cette dame est plus jolie qu'une aumône de monnaie d'or ensoleillée par les oreilles des équipages que mon enfance imprime une fois surtout les exercices de sébile dans une geôle comme un corps de noces agenouillé rasent des poissons légers sur une pierre où nage un acacia pâle et mignon un cubiste m'a déclaré que j'étais fou en silence peu à peu le bâillement des rêves insomnies attirance du mal caché appelle la timidité impossible des planches grimoires je suis séduit par les passions abus les fournitures horloger d'autrui la poche d'un habit neuf a un trou pour voir le rosaire du passé dans la nuque son manteau de fourrures est tombé du nid je vis ma vie anémiée frottée aux fards de la nature la poussière des siècles sait la vie d'une tête coupée il faut aimer les individus dans un baiser aventureux arabesque des poitrines nerveuses suggestionnant la tradition vers la mer une déesse m'a dit que son caraco cherchait l'insaisissable aquarelle nostalgique des religions sphère éventée dans l'enfilade stupeur j'ai l'œil dans l'eau à la lumière des bougies les tapisseries sont peu sympathiques et mon cœur demeure habité par l'amour les tasses vides reposent comme les brumes fœtus derrière les maisons la réputation vagabonde après dîner des bouches encore humides comme une pluie de portraits sur un mur couleur irrespirable du sexe des légendes masquées l'image des hautes colonnes où les siècles traînent évolue autour d'un courant rigide dans l'architecture de notre vie personnelle génération qui n'aspire dans cette ambiance cerclée plastiquement qu'au pavot du geste rapide quelles charmantes gens les artistes attachés aux brancards de l'art je n'ai pas un sou pour acheter une œuvre d'art montez tous et restez-là montez jusqu'aux cuisses à tâtons tout est froid les herbes grimpantes ont une odeur clair semée cérémonieux microscopes des générations grises avant-garde tout éveillée l'argent sans succès a des relations mystérieuses en toilette de nuit mélancolie pressentiment anti-physique sans raison comme le soleil molles ondulations intérêts et souffrances bréviaire de salon épouse humide aux intentions bourgeoises un cornet de papier a des sons l'armoire à glace symbolique danse du ventre des princesses mon cœur subsiste dans les Maisons de fous mimique imaginaire d'un pouvoir spécial le visage humain ressemble à une lettre suspecte symbole lucarne des péchés matelots éveillés aux souterrains intimes 15 mètres de large sur 23 de long bijou spécial des nuances effacées Florence est courbaturée par les mots arts et beauté on peut entre les cils italiens comme une main bleue ou pourpre en quelques minutes flairer une tirade apocalyptique soyeux et luisants devant un minuscule public les instruments morbides de bois brodé vision hors de ma tête ont un sexe et un âge multiplications inévitables à l'entresol socialiste billard carambolage du mariage coliques de plomb facteur de bonne grâce mais vous savez bien que cela n'est pas sérieux les expositions de peinture ressemblent à un régiment de nègres et les grands hommes sont des confesseurs théories d'idéals arguments car la balance aryenne n'est pas inapplicable dans les bals populaires comme la virginité des hommes celle des femmes est une blague les vierges ressemblent à l'incapacité militaire coup de théâtre de la morale bourgeoise je vois seulement des mœurs lâches questions d'hygiène qui ressemblent aux caresses de vingt-cinq ans donc à peu près comme des enfants dont l'esprit indocile avec dédain naturel sans se soucier du chapitre boutique d'illusions met le verrou résonnance théâtrale métallique impossible de fantaisie dans le prolongement romanesque de mi-carême le coup des tempêtes est un pneumatique défiguré par une grimace à la mode sérénade dénichée dans la turbulence ouverte sur une cabine carrée les naufragés sur le rivage attendent en quelques parties la marche des calligraphes dans les anfractuosités comiques des muqueuses tout cela riant aux larmes sur le yacht au crépuscule bougie silence une tache longue et obstinée jumelle imperceptible des cœurs romanesques attaque les bons tireurs en face de moi les faits divers de télégraphie sans fil joueurs de tam-tam nostalgique dragées défiance coup de soleil armes de parade marquées à la panique maigre et fluette rien n'est changé les trafics prohibés scènes de Paris étoiles et impresario vedettes d'aventure taille athlétique absolument vide d'un coup d'œil piédestal aérien dans les remous moyens des lames cyclone ferré en parasol d'autruche l'heure comiquement a un doigt sur sa bouche avec des airs comestibles rascasses au nez chaud talents mondains cabotins hors de vue escortent les illusions chères délicieusement un héros devant une femme est un être surnaturel comme les langoustes les pieuvres et les hautes herbes tout homme chargé de missions a des yeux nerveux aux beaux gestes accessoires d'amour docile contre la misère des cœurs entrevus au ciel azur or faussés dans la direction d'artificielle indulgence il y a un mois une étoile filante légère et rapide sous ma fenêtre tapait à ma porte sous le nom d'estomac son visage enveloppé dans une large voilette sauta à terre mais c'était une photographie présent et passé odieux qui réduisent l'heure en schrapnell il ne suffit pas de produire avec succès l'hôpital prisonnier gilets sans boutons les marches du perron nous fusillent mal réparable soldats vins supérieurs d'empoisonnements les événements de ma vie se passent dans la sauce des pulsations de mon cœur et je fouette les chats pour me laver de leurs caresses vous verrez qu'un de ces jours Anatole France deviendra voyageur au long cours avec un pensionnat de jeunes filles d'un pays quelconque voilà monsieur madame ce siècle a un charme ravissant les réformés deviennent inutiles on a des enfants quand on veut simple question d'hygiène pour ne pas en avoir la sience est antiseptique l'amour ne l'est pas sur l'oreiller avoue humblement que tu n'ignores pas les mauvais lieux aux instants polygamiques sensualité exacte par dessus le marché pour la virginité vexée de l'aspect romantique du mois de septembre crème à la vanille ou escamotage dément des gueules sous le pseudonyme de nature victoire des feuilles qui tombent vers l'étage des corruptions divorce notre vie baisse le nez impassible comme le ciel réflexions de l'eau Suzanne scandale des bibelots que mon œil achève par la suite trépidation des trains ou vives jouissances des Messalines les eaux minérales ressemblent à la musique Eve et Adam membres de l'institut valsent dans le salon jarretelle héliotrope et le baryton est dreyfusard hier soir le Mont Valérien s'amusa dans l'air fatigué du reste de ma tendresse envers la fausse barbe de la vie l'art américain blanc et noir circonlocutions embrouillées d'alcooliques relations «Modern Gallery» boutique au premier a l'aspect romantique d'un carambolage galerie avec dédicace c'est ça qui est bon blonde délicieuse morale confuse qui vous étrangle avec petitesse momie ou grandeur de cœur c'est très gentil mais c'est fini cambriolage ver blanc sur les pelouses à mesurer le pouvoir insigne bonté ne désespère pas de m'escroquer le remords ridicule entr'acte au saut du lit j'ai malheureusement une rose erreur le charme fait autour passera quel soulagement de temps en temps une blague à la mode gloire de ne plus revoir un éloge de gaz pavillon musique de muffle les couvertures bleues dorment à heure fixe et reflètent le ciel préfecture inanimée s'aventurer aux Etats-Unis devient le terme qui favorise une digestion artificielle suc gastrique de grenouille élastique osmose complexe de la vie quotidienne les microbes des blanchisseuses s'accrochent au tamis des dames de la poste de Potsdam en souvenir de mon ami visage de docteur homéopathe cubain pulsations ondes radiales des tribunaux infirmes aujourd'hui sur la terre le campagnard décroît concurrence avec recettes des entraîneurs laborieux mourir fini de respirer à grands pas sortie professionnelle escapade sur le bras du fauteuil musique dans la tête les yeux indéfiniment argumenteurs conseillent le prêtre narcotique poumons accroupis autour de quelques jours assise dans ton lit la vie enfantine de la mort a la gaîté des histoires mécaniques semelles horloges moribondes les objets n'ont plus de couleurs mais leurs ombres ont leurs couleurs un de mes amis qui a la clé des docks pense de même c'est dans quelque chose d'inconnu et le ciel habite l'inconnu quel bonheur d'avoir un flair infaillible et de savoir vivre comme une grande dame de Shakespeare long silence coup de poing os coucher de soleil sur un nez mince grimace des eucalyptus dans une cave il faut descendre pour sortir amazones dans une église oiseau la pluie de la mer se fige le balancier a le visage mort confondant l'intelligence résurrection dans le cimetière locomotive dont les lanternes brillent épuisées de fatigues sur deux roues monstrueuses géant de café-chantant dernière rencontre en landau excès les mains ont une signification républicaine les moustaches avec rez-de-chaussées argot limonade faites passer un sourire aimable avec envies disputes hourras lisez mon petit livre après avoir fait l'amour devant la cheminée de caoutchouc décor nouveau de dévouement vision que la sagesse marque de bonne cuisine grimper dans les milieux sportifs avec un fil de soie Tenor bousculer les sexes avec un éclat de rire l'éminent peintre moderne sourit de son talent ayant servi aux autres agent de livraison d'ameublement intrigue dans une beauté fatale c'est la plus belle occasion d'alarme nouvelle pour tourner le dos la vie a sa guise tout bonnement sans idées généreuses la vérité paraît toujours médiocre devant les espaces fermés un chapeau est lâche ou courageux et la lune monte avec impatience dans l'autre sens stock d'intentions déshabillées qui naissent et disparaissent comme les planètes tic tac au bain de vapeur il fait Toujours un Temps admirable aux bains de vapeur en attendant l'heure le front sérieux l'intelligence se perd comme un porte-monnaie le corps vibrant sans dire un mot je reviendrai comme si l'air immobilisé d'embonpoint à l'abri des excès était payé par moi contact d'aventure de goût petites caresses bonheur sensuel comme de grands desseins destinés à la gloire mon amie ressemble à une maison neuve à une rampe luisante pouf de soie martyre d'idéal destiné aux croisades enlacés par l'amour sous le voile des romans sérieux odeur du soleil dans une ville du midi gestes lents cravates montrant des seins de province le viol silencieux est mouillé jusqu'à la fin pas grand'chose un chapeau de paille d'acacias sur les cheveux des murs guinguettes chambre en chambre nuits passées horriblement heureux sur les reins pudeur il y a dans le monde le législateur des bonnes consciences que le ciel châtie piment quotidien ambassadeur secrétaire pour l'étude des plantes conjugales renommée aux plaisirs inféconds démolisseur de ruines pauvres toasts voiture auréole échouée sur la mer où s'enlise le gouvernail paroissien la machine à coudre argentée amuse mes yeux dans le luxe d'une bouche mariée jupe courte gaz de fourchettes allumées chamarrées de monnaies adulations dans un verre ouate ou les dents whist splendidement possibles sous la lumière à tâtonnements jettent** les fiancés sur un lit trouvé panier à ordures nuptiales les femmes se parlent à elles-mêmes deux amoureux s'embrassent avec luxe sur la bouche sourire emporté extase de la chaleur sur le siège du boudoir infini fatigué des yeux clos strictes politesses les imaginations ont le regard fixe le ciel est en bas et la terre est en haut sous la promenade des corbeilles l'enfer est sous-marin barrant la route mais la monstrueuse vie a des cheveux en bandeaux la misère est illustre comme un dieu triomphant en gestes circulaires elle a la couleur des petits bas gris belles courtisanes sous l'avalanche des ambitions d'un seul bond sublime but d'être si pur tendresses de poèmes dans la solitude qui déshabille les rires du Théâtre le bonheur des autres traverse la rue vers l'inconnu rallumé au fond vers les étoiles lumineuses camarades des soirs sans corsets gestes extravagants des bagages entr'actes emportés vers l'idéal bourgeois les voyages des araignées magnifiques rythmes vêtus d'un peignoir surprise en palissandre de l'âme pendule sur le marbre des visites personne guéridon vin d'Espagne débraillé venu de là où la vendeuse de l'herbe morte avec un crêpe autour du sein travaille à son gré serrée par le froid qui voltige comme un colosse avril post-scriptum chronique d'un trou presse-papier il faudra une contrebande en ouvrant les tiroirs du hasard chez un marchand de primeurs les étiquettes m'effleurent aux tempes j'adore les drapeaux qui ont des petits noms de guerre dans la bibliothèque bonne binette quelle différence avec une serviette en maroquin Paris critère de l'intelligence à ruban rouge au détriment de l'amour et des chants ô mes contemporains je ne comprends pas vos chiffres vous avez tous l'argot juif banquier couvée de guenilles habits noirs des amateurs parvenus ivresse difficile et digestions lentes de l'approbation de l'argent en chausson élastique au soleil sang pur et regret de la siphylis espagnole et du nègre acrobate monstrueux congénère mains nonchalantes heureux du monde confiance publique à payer son loyer amour étonné n'est-ce que cela le foyer est en débâcle et la femme amoureuse cherche le diamant perdu il faut à coup sûr ne pas traîner des poids lourds regrets anatomiques ou boutiques démodées bel endroit pour s'y tenir mais le tourbillon continue avec ses armes vous savez que j'ai besoin des perspectives de brouillard et d'un bout de chaîne négligemment distrait canot automobile comme les lunatiques conséquences d'un stéréoscope prolongé dans un café turc la pluie tremblante tombe douce parmi le supplice futur d'un besoin chuchotement de luxures rêves de nuit précis et pratiques puissance dans un miroir les détenus semblables contre les murs sans draps regardent l'heure absente sans indifférence pour l'avenir et bercent les grilles cruelles avec des petits yeux garantis un malheureux sorti de prison marche en silence au bord du fossé des chimères bohèmes peu à peu en sifflotant la bougie s'endormit et ronfla jusqu'à l'horizon le bonheur coiffé de place en place met le feu aux hannetons des sciences les uns sur les autres et la mer jette en l'air les idées des ornements habillés en polichinelles mondains—. . . . . . . . . . . . . . . Terminé à Paris le 28 Avril 1919. P. S. A tous ceux que démange l'envie de dire que ce langage est sans pensée je conseille la visite dangereuse du jardin zoologique. End of the Project Gutenberg EBook of Pensées sans langage, by Francis Picabia *** END OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK PENSÉES SANS LANGAGE *** ***** This file should be named 56892-0.txt or 56892-0.zip ***** This and all associated files of various formats will be found in: http://www.gutenberg.org/5/6/8/9/56892/ Produced by Laura Natal Rodrigues & Marc D'Hooghe at Free Literature (Images generously made available by the International Dada Archive.) Updated editions will replace the previous one--the old editions will be renamed. Creating the works from print editions not protected by U.S. copyright law means that no one owns a United States copyright in these works, so the Foundation (and you!) can copy and distribute it in the United States without permission and without paying copyright royalties. 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Information about the Project Gutenberg Literary Archive Foundation The Project Gutenberg Literary Archive Foundation is a non profit 501(c)(3) educational corporation organized under the laws of the state of Mississippi and granted tax exempt status by the Internal Revenue Service. The Foundation's EIN or federal tax identification number is 64-6221541. Contributions to the Project Gutenberg Literary Archive Foundation are tax deductible to the full extent permitted by U.S. federal laws and your state's laws. The Foundation's principal office is in Fairbanks, Alaska, with the mailing address: PO Box 750175, Fairbanks, AK 99775, but its volunteers and employees are scattered throughout numerous locations. Its business office is located at 809 North 1500 West, Salt Lake City, UT 84116, (801) 596-1887. 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